Article: Chéri, j’ai la migraine

 

Chéri, j’ai la migraine

Longtemps passées sous silence par honte ou culpabilité, les migraines ne cessent d’intriguer les gens. Invisibles dans les examens médicaux, elles sont souvent assimilées à des douleurs psychosomatiques.

– Moi aussi, j’ai mal à la tête. Je viens quand même bosser.

Malheureusement, le mal de tête et la migraine sont parfois confondues. Mais à entendre parler les vrais migraineux, lorsqu’on a une migraine, on le sait. Il n’y a pas photo. L’intensité de la douleur est vraiment différente.

Parfois, il est possible de casser la migraine si le mal est pris assez tôt. Cependant, pour la plupart des gens, il est impossible de la contrer. Aucun médicament ne produit d’effet satisfaisant. La migraine s’installe alors et peut durer quelques heures, voire même un ou deux jours. Il existe même une variante, la migraine en grappe, qui peut perdurer deux mois. D’où une possible – voire probable – exclusion sociale.

Ce mal empêche la personne de vivre normalement : elle ne peut plus réfléchir, plus bouger parfois, plus manger. Il s’agit uniquement de supporter la douleur le temps qu’il faut. Mis à part respirer, il n’y a rien à faire. Le temps se fige. C’est l’instinct de survie qui prend le dessus. Joanne Rowling décrit la douleur comme un sortilège impardonnable dans Harry Potter: le sortilège “Doloris”, qui ne tue pas forcément mais peut rendre fou.

Bernard Werber, lui, dans son « Empire des anges », nous balance une théorie originale. Le mot vient alors de « mi-graine », parlant de cette fameuse « petite graine » avec laquelle tout commence ! Celle-ci se diviserait en deux. Deux embryons bien distincts, mais provenant de la même cellule. Mais de temps en temps, seul l’un des deux parvient à se développer. Cela rejoindrait alors la théorie du « jumeau survivant ». Comme ce phénomène peut survenir très tôt durant la grossesse, celles-ci passent pour uniques. Personne ne peut alors deviner la disparition de cette deuxième vie partie si vite. Le petit être qui continue à grandir garderait ainsi la trace de ce frère ou cette sœur qui a partagé ses tout premiers moments. « Mi-graine »: graine divisée en deux. Il y a un manque, comme si le frère ou la sœur disparue voulait se manifester d’une manière ou d’une autre à sa seconde moitié. Comme si celui qui reste devait souffrir de cette perte, de cette absence. Peut-être… De toute manière, il n’est pas possible de vérifier.

Dans différents témoignages, les personnes souffrant de migraines avouent avoir besoin de calme. Elles apprécient notamment les balades en forêt ou en campagne, qui peuvent procurer un effet revitalisant et apaisant. Peut-être est-ce un signe que le monde d’aujourd’hui, les grandes villes, le stress, la pollution, les voitures qui défilent en lignes continues, la vitesse, les écrans, la quantité d’informations, tout cela peut se répercuter sur nous et notre santé. Peut-être que certaines personnes ont une plus grande sensibilité à ces effets, que le corps tire le signal d’alarme en rappelant qu’il faut davantage se rapprocher de la nature, s’ancrer à notre terre.

De toute manière, chaque théorie est intéressante, mais ne reste que supposition… On peut chercher à savoir pourquoi, peut-être cela aide-t-il à trouver des solutions. Quoi qu’il en soit, il faut essayer, tester, garder l’esprit ouvert afin de pouvoir soulager (voire même se débarrasser de) ce mal chronique.

On compte entre 15 et 20% de la population touchée par la migraine. Cela représente beaucoup, surtout pour une pathologie qui n’est pas toujours prise au sérieux. Ce que je propose pour commencer ? En parler. Pour qu’une chose soit mieux acceptée, il faut témoigner.

 

 

 

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