Bonjour,
Je suis un homme, âgé d’une cinquantaine d’années. J’ai vécu une période de douleurs chroniques extrêmement violentes. Ces douleurs ont tellement envahi ma vie que tous les autres symptômes de ma maladie ont été masqués. Celles-ci ont fait surface une fois les douleurs neutralisées.
Aujourd’hui, j’ai perdu mes emplois. Les séquelles que je porte en moi ne me permettent plus d’être performant, professionnel, compétitif. Les demandes auprès de l’AI sont refusées, car il n’y a pas de changement ; parce que j’ai essayé de travailler, de m’en sortir par tous les moyens, on me pénalise. Et le fait que je n’y suis pas parvenu, que je ne vivais plus, que je me détruisais à petit feu n’y change rien. Le chômage me rappelle également que si je ne peux pas travailler, je ne peux pas toucher de prestations non plus. Et si je choisis le chômage, je me retrouverai dans des emplois inadaptés, en ayant une forte probabilité de me faire virer à nouveau.
Aujourd’hui, je me sens incompris… Je sais que je peux faire plein de choses, que je peux rendre service. Bien que certains troubles persistent et se révèlent plus importants que je ne le pensais, je suis certain que mes compétences demeurent, que mon expérience et ma personnalité peuvent encore être exploitables ! Je vise à trouver un rythme qui me convient désormais, je vise à pouvoir subvenir à – au moins – une partie des besoins de ma famille. La maladie peut survenir à n’importe quel moment, et peut changer notre chemin de vie pour de bon, en nous faisant quitter le goudron pour prendre des sentiers battus. Alors on apprend beaucoup, on découvre, on rencontre des gens fabuleux… De nouveaux horizons s’offrent à nous. Même dans le flou quant à l’avenir, même face à l’incompréhension, il s’agit de prendre conscience des belles choses de la vie, de profiter de ce qui nous entoure. Et d’y croire.